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Dolorès, mon incubateur

  • Photo du rédacteur: magenbenedettinunz
    magenbenedettinunz
  • 21 juil. 2015
  • 2 min de lecture

Je ne sais plus... ah ! Oui, elle... Ses appâts rances recouvraient son désarroi, des châles leurres placés beaux sur ses nombreuses névroses... Non, je ne l’aimais pas. Toujours vacillante... faible exaspérante ou exaltée exubérante... enlacée par une folie circulaire... glissant de spleens en logorrhées, de neurasthénies flagrantes en régressions aiguës, de montées de bile Hyppocratique en rétentions mnésiques... Non ! Je n’éprouve pas non plus de pitié ! Je ne sais plus... Je suis un monstre... Elle... oui... "syndrome d’altération de l’humeur", une lourde étiquette que je portais avec elle. Ce déficit sérotoninergique était aussi le mien. Il régissait le dysfonctionnement maternel et tout dépendait de lui. Mes journées, mes vacances, mes coiffures, mes vêtements... Tout résultait de son hypomanie ou de son euphorie tapageuse. Comment prévoir ? ... ... Je ne sais plus... Ah oui... elle ! Comment prévoir ce que son espace intersynaptique pourra transmettre d’un neurone à l’autre ? Des ordres d’apathies métaboliques ou des carences de pudeurs affectives ? Taisez-vous ! Vous ne m’aidez pas, vous ne m’aidez pas ! Cela doit effacer mes plaies de savoir que dans sa région hypothalamo-diencéphale-hypophysaire sévissaient des troubles de la sécrétion de la sérotonine et de la noradrénaline ? J’en ai rien à foutre ! Elle ne m’aimait pas... Non ! Je n’ai pas moins mal. Non, je ne conçois pas plus d’indulgence à son encontre parce que vous collez le diagnostic de dysfonctionnement endocrinien cyclothymique sur son souvenir ! De la chimie ! De la chimie pour excuser le fait qu’elle ne m’aimait pas ! Je sais son sentiment de honte perpétuelle, cette cruelle démission affective, cette fatigue lourde percée d’acouphènes et de tremblements... Je sais ! J’entendais aussi le crissement du mal-être et j’étais aussi secouée des spasmes d’une pensée visqueuse, triste, fatale. Son amblyopie de l’affect lui cachait l’abomination des dégâts que sa psychose pouvait engendrer en moi. Comment l’aimer ?


 
 
 

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